Les causes

Une seule cause se voit rarement être à l’origine de mouvements de terrain. En effet, ceux-ci résultent le plus souvent d’une combinaison de facteurs.


Les causes primaires

Ce sont les causes les plus importantes :

  • le relief, les falaises et les versants très raides jouent un rôle déterminant dans les éboulements,
  • l’érosion : le Turonien comporte différents niveaux de résistance, qui favorisent la mise en surplomb de blocs par le jeu de l’érosion différentielle,
  • les fractures, failles et diaclases, ont un rôle majeur dans la mise en mouvement de masses rocheuses. Ces discontinuités s’élargissent du fait de la pression de l’eau et de la présence de racines.

La présence de falaises est liée à l’existence de bancs plus résistants mis en évidence par érosion différentielle ou pour raisons structurelles (failles ou pendage), et des écroulements successifs ont provoqué le recul progressif de la falaise. En Touraine, les falaises sont dues en premier lieu à l’érosion fluviale, et en second lieu aux écroulements.

Les facteurs naturels aggravants

Les facteurs naturels aggravants se regroupent en deux grandes catégories :

  • L’eau, qui est un agent important. En effet, elle dilate les diaclases et exerce une pression sur les blocs désolidarisés, surtout en cas de gel. Les précipitations violentes et prolongées peuvent être un facteur déclenchant, en particulier lorsqu’elles interviennent après de longues sécheresses.
    La porosité du tuffeau, dans lequel sont creusées la plupart des cavités de Touraine, et sa teneur en argile lui confèrent une extrême sensibilité à l’eau. L’augmentation de la teneur en eau du tuffeau peut entraîner une augmentation de près de 80% de son poids et une diminution de sa résistance à l’écrasement de près de 40%. Il en ressort que « le pire ennemi » du tuffeau est l’humidité.
  • La végétation, dont l’absence tout comme l’abondance est néfaste. Autrefois entretenue, la végétation de rebord de coteau est aujourd’hui négligée. Des arbres ancrés dans les fissures peuvent se comporter comme de véritables leviers en cas de vent violent. Les espèces à racines pivotantes jouent un rôle de vérin, et font pression sur les blocs désolidarisés.
  • Il convient de citer la faune. En effet, l’action des oiseaux, qui peuvent provoquer des chutes de pierres en nichant dans les falaises ; ainsi que des séismes : bien que faible, la sismicité n’est pas négligeable en Touraine, plusieurs séismes y furent déjà recensés.

Les facteurs aggravants anthropiques

Par définition, les mouvements de type effondrement et affaissement sont liés à l’existence d’excavations.

Aux facteurs énoncés précédemment s’ajoutent :

  • des conditions d’exploitation initiales des carrières défavorables : piliers mal dimensionnés, en nombre insuffisant, galeries trop longues…
  • la réutilisation des carrières abandonnées en habitation ou en champignonnières qui a entraîné des erreurs regrettables comme l’enlèvement de remblais, l’abattage de certains piliers…
  • le mauvais entretien des cavités et leur abandon sont des facteurs aggravants ; on ne peut alors plus prévenir les risques en purgeant les parois des blocs menaçants, ou par la pose de témoins dans les fissures…
  • l’écrasement et la fracturation des piliers,
  • le déboisement ou le mauvais entretien de la végétation sus jacente,
  • les fuites d’eau, d’égouts, de canalisation…, et le mauvais entretien des anciens fossés creusés en amont du versant, parallèlement au coteau et qui permettent d’éloigner les eaux de ruissellement,
  • les vibrations causées par des engins motorisés qui augmentent l’instabilité.